Friedrich Nietzsche (1844-1900) est l’un des philosophes les plus influents et controversés de l’histoire de la pensée occidentale. Né à Röcken, en Allemagne, dans une famille luthérienne, Nietzsche fut marqué très jeune par la mort de son père, un pasteur. Élevé dans un milieu strictement religieux, il se distingua rapidement par son esprit brillant et son aptitude exceptionnelle pour les études.

Nietzsche excelle en philologie, discipline qu’il enseignera dès l’âge de 24 ans à l’université de Bâle, devenant ainsi l’un des plus jeunes professeurs de son époque. Cependant, son génie ne trouve pas sa place dans les cercles académiques traditionnels. Son esprit libre, son mépris pour le conformisme intellectuel et sa quête de vérités profondes le conduisent à abandonner sa carrière universitaire en 1879 en raison de problèmes de santé chroniques (migraines, troubles oculaires, et fatigue extrême).

Libéré de ses obligations, Nietzsche entame une vie de solitude et de nomadisme intellectuel, vivant entre la Suisse, l’Italie et la France. Cette période, bien que marquée par une santé déclinante, sera l’époque de sa plus grande productivité philosophique.

En 1889, Nietzsche sombre dans la folie, probablement causée par une syphilis contractée dans sa jeunesse. Il passe les dix dernières années de sa vie dans un état de démence, sous la garde de sa sœur Elisabeth Förster-Nietzsche, qui manipulera et déformera ses écrits à des fins idéologiques après sa mort en 1900.